samedi 19 janvier 2008

Le Passé III

"Mon unique espérance est dans mon désespoir"
Proverbe de Jean Racine

Le temps était désormais compté : fini l'école régulière pour moi. Je devais aller dans une nouvelle école sous peine de voir mon futur en souffrir...
Futur? J'en ai un? Ah oui? J’inspire à devenir un exceptionnel paléontologiste alors j'irais de gré ou de force...

À quoi bon aller dans une école spécialisée en "cas particulier" quand on n'y arrive même pas de s'intégrer avec les "normaux" ?
Je me suis toujours posé ce genre de question dans ma tête, mais elle reste toujours sur la même réponse : parce que tu le méritais d'y aller, parce que tu n'es plus conforme à la société donc, récolte ce que tu as semé.

Mais j'ai à peine une dizaine d'années que je comprenais pas plus pourquoi on m'envoyait avec d'autres élèves violents, haineux et tous aussi tordu que la vie en à décidé d'elle-même.
Comble du sarcasme, je me retrouve dans la même classe avec plusieurs de mes tortionnaires...

L'école a fait le grand ménage on dirait bien et moi j'en faisais parti du lot.
Au moin, je n'aurais pas besoin de me présenter à eux; ils connaissent assez bien ma tête et celle-ci connaît très bien les casiers.

Maintenant, je me pose une question simple, mais tellement dure à y répondre : j'y vais et je donne des efforts considérables ou je recommence à jouer au fantôme?

Si je suis dans ce pétrin là c'est pour m'acquitter d'une rémission, mais "niveau primaire".
Donc, je dois donner mon 110 % et sortir de là et puis oui je serais un bon garçon, et oui j'étudierais et ferais mes devoirs comme un grand... je veux juste retourner à ma place sous le soleil avec les autres, mais quand j'y pense... je n'ai jamais eu de place auparavant auprès d'eux alors à quoi de même m’imaginer de s'en sortir?

Se faire ramasser par ceux qui ont plus peur que toi, mais qui l'expriment par de la violence ou ceux qui t'empoisonnent l'environnement avec leurs agacements incessants pour monter dans la hiérarchie des "ptits tuffs".

Plus les jours passâmes, plus je devenais refouler sur moi même, tourmenter de ne pas m'avoir fait un seul ami, voir pire me faire appeler seulement par mon vrai nom.

Si seulement, je ne me serais pas défilé en m'enfuyant de mes classes d'école... et cette phrase se percuta dans ma tête... en même temps que le casier...

L'année va être longue, très longue...


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